Les processus papetiers sont intensifs en énergie. L’énergie représente environ 20% des coûts de production. Deux types d’énergie sont en réalité consommées: l’électricité utilisée comme force motrice pour les machines, et la chaleur sous forme de vapeur pour le séchage du papier. Les entreprises du secteur papetier belge produisent elles-mêmes plus de la moitié de ces énergies, soit à partir de combustibles fossiles (essentiellement gaz naturel, fuel lourd et charbon), soit à partir de combustibles renouvelables (biomasse). Afin de préserver sa compétitivité et d’assumer ses responsabilités en matière de changements climatiques, l’industrie papetière travaille depuis de nombreuses années à l’amélioration de son efficience énergétique et à un recours accrû aux énergies renouvelables.
AMÉLIORATION DE L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE ET COGÉNÉRATION
Les entreprises du secteur améliorent continuellement l’efficience énergétique de leurs procédés au travers d’investissements spécifiques: moteurs à vitesse variable, systèmes de récupération d’énergie,…
La mise en place d’un management énergétique performant constitue également un volet important de l’amélioration de l’efficience énergétique des entreprises.
Le secteur papetier investit aussi dans des systèmes performants de production/ transformation d’énergie.
Le secteur est ainsi pionnier dans le domaine de la cogénération. Cette technologie permet de produire simultanément de l’électricité et de la vapeur à partir d’un combustible donné, et ce, avec des rendements nettement supérieurs à ceux de la production classique séparée.
Plusieurs investissements majeurs dans des installations de cogénération ont ainsi été réalisés dans le secteur depuis 1990.
En conséquence, comme le montre le graphe ci-dessous, la cogénération représente aujourd’hui plus de la moitié de l’approvisionnement énergétique du secteur papetier. Grâce à cette “cogénération”, le secteur couvrait en 2010 la moitié de ses besoins électriques et 80% de ses besoins en chaleur.
LE DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES
Les énergies renouvelables constituent une des solutions essentielles au défi des changements climatiques et de l’indépendance énergétique de l’Europe.
Le secteur papetier, de par ses spécificités, est un acteur majeur en matière d’énergies renouvelables.
L’industrie papetière européenne représente ainsi 17% de l’énergie renouvelable européenne et 28% de l’énergie renouvelable générée par la biomasse en Europe.
Le secteur papetier belge a beaucoup investi au cours des dernières années afin de valoriser certains de ses sous-produits en tant que combustibles re nouvelables (biomasse).
Il s’agit essentiellement de la liqueur noire du procédé Kraft, mais aussi des résidus liés notamment à l’activité de recyclage.
L’utilisation de biomasse durable achetée s’est également développée au cours des dernières années.
En 2010, les énergies renouvelables représentaient 38% de l’énergie consommée par le secteur papetier belge contre 15% en 1990.
En 20 ans, le secteur papetier a ainsi plus que doublé la part des énergies renouvelables dans son approvisionnement énergétique (cfr. graphe ci-dessus). Avec une part d’énergie renouvelable 3 fois supérieure aux objectifs belges (13% en 2020), le secteur papetier contribue de façon importante à l’atteinte de ces objectifs. En 2009, le secteur représentait 15% de l’électricité renouvelable produite en Région wallonne.
L’ENERGIE, DES ENGAGEMENTS CONCRETS ET AMBITIEUX
roactif en matière de lutte contre les changements climatiques, le secteur papetier belge a souhaité s’engager vis-àvis des autorités à améliorer autant que possible son efficience énergétique. En 2003, les entreprises du secteur signaient des accords volontaires régionaux.
Ces engagements constituent une contribution concrète du secteur aux objectifs belges de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ces accords tendent également à améliorer la visibilité du cadre règlementaire, tout en permettant un développement durable du secteur.
ACCORD DE BRANCHE
En Région Wallone, les papetiers se sont engagés à améliorer leur efficience énergétique de 33% entre 2000 et 2012, ce qui représente l’engagement industriel le plus ambitieux en Région wallonne.
Cet engage ment sectoriel prévoyait une centaine de projets “énergie” pour un investissement total de près de 120 millions d’euros. Il correspondait au niveau d’effort indicatif fixé par le gouvernement wallon dans le cadre de ces accords, à savoir la réalisation de tous les projets présentant un temps de retour inférieur ou égal à 4 ans.
A 2 ans du terme de cet accord, il apparaît que le secteur papetier a dépassé les objectifs ambitieux qu’il s’était fixés. En 2010, le secteur a ainsi consommé 35% d’énergie en moins par tonne produite par rapport à l’année de référence 2000.
BENCHMARKING
Les entreprises flamandes du secteur se sont engagées pour leur part à atteindre le top mondial en matière de performance énergétique à l’horizon 2012.Cet objectif est déterminé par un expert international et avalisé par un bureau de vérification. Les entreprises ont établi un plan pour atteindre cet objectif et s’y maintenir. Entre 2002 et 2010, les usines ont amélioré leur efficience énergétique de près de 7% (courbe verte).
En 2007, les objectifs et les plans d’amélioration ont été revus. L’objectif du secteur papetier flamand est à présent une amélioration de 10% de l’efficience énergétique entre 2002 et 2012.
L’ENERGIE, UN ENJEU MAJEUR POUR LA COMPETITIVITE DU SECTEUR
La disponibilité de l’énergie à des prix compétitifs est essentielle pour le maintien et le développement du secteur dans un contexte concurrentiel international.
La libéralisation des marchés européens de l’énergie est loin d’avoir répondu aux attentes des consommateurs. Les prix de l’électricité en Belgique sont parmis les plus élevés d’Europe. Et les entreprises papetières ne sont pas en mesure de répercuter ces augmentations de coûts dans le prix de leurs produits, fixés sur des marchés internationaux.
Afin de préserver la compétitivité du secteur, Cobelpa plaide pour la poursuite de la mise en oeuvre de mesures favorisant une concurrence effective sur les marchés de l’énergie.
Toute une série de taxes et autres surcoûts tant fédéraux que régionaux grèvent lourdement la compétitivité du secteur vis à vis de concurrents européens. Le niveau des taxes sur l’électricité industrielle est, dans la plupart des cas, supérieur en Belgique par rapport auxpays voisins. Cobelpa insiste donc sur la nécessité de plafonner substantiellement l’ensemble des surcoûts tant régionaux que fédéraux.